La température de notre planète a augmenté de 1 °C depuis 1880, modifiant à l'échelle mondiale les régimes météorologiques. En conséquence, les pertes et dommages causés par les inondations, les vagues de chaleur, les sécheresses et les tempêtes se multiplient.
L'Accord de Paris — un traité international juridiquement contraignant — avait pour ambition de maintenir en dessous de 1,5 °C l’augmentation de la température de la Terre d'ici la fin du siècle. Cependant, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat prévoit que la tendance actuelle nous expose à une hausse de 4 °C supplémentaires.
Le réchauffement que nous observons aujourd'hui nous affecte déjà, mais une augmentation de 4 °C engendrerait des changements radicaux dans les régimes météorologiques et aurait par conséquent, de manière directe et indirecte, un impact significatif sur la disponibilité et la qualité de nos ressources en eau.
Avec la fonte des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, il nous faudra traiter davantage d'eau salée, car l'eau de mer s'infiltre dans les sources d'eau douce ; les inondations et les fortes pluies augmenteront les concentrations de sédiments et de polluants dans les masses d'eau. Les écosystèmes aquatiques s'en trouveront perturbés et les polluants tels que les pesticides pourraient contaminer de vastes réserves d'eau et présenter des risques pour la santé humaine. Les inondations contribuent aussi à la propagation de maladies d'origine hydrique, soit par le biais de sources d'eau contaminées, soit en raison d'un assainissement inadéquat après l'événement.
À l'opposé, les sécheresses réduisent la disponibilité de l'eau pour l'agriculture, l'industrie et l'usage domestique, et augmentent l'érosion des sols. Les sécheresses accroissent aussi considérablement le risque de feux de forêt. Ces derniers peuvent à leur tour avoir une lourde incidence sur les ressources en eau en affectant les bassins hydrographiques, en polluant les masses d'eau, et en endommageant les infrastructures hydrauliques.
Faire face aux conséquences des phénomènes météorologiques extrêmes exige une approche globale, incluant de meilleures pratiques de gestion de l'eau et une amélioration des infrastructures de traitement et de distribution de l'eau.
Le réchauffement actuel est environ 10 fois plus rapide que le taux moyen de réchauffement après une période glaciaire — Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat
Les incidents climatiques ont tué en moyenne 115 personnes et causé 202 millions de dollars de pertes par jour au cours des 50 dernières années — Organisation météorologique mondiale (OMM)
Les ouvrages de traitement de l'eau tournent à 150% de leur capacité pour éteindre les incendies
Le Canada n'a pas seulement fait les gros titres en 2023 ; ces dernières années, il a été confronté à plusieurs phénomènes météorologiques extrêmes, notamment l'incendie de Fort McMurray en Alberta, dans l'ouest du Canada, qui a engendré plus de 9,9 milliards de dollars canadiens de dommages.
Le départ de l'incendie, en mai 2016, a eu lieu après un mois exceptionnellement sec, contribuant à créer les conditions idéales pour un feu plus long et plus sec. Surnommé « la bête », l'incendie a justifié l'instauration d'un état d'urgence national dès les premières heures. Le feu a duré 93 jours, s'étendant à 6 000 km2 de terres et détruisant près de 2 400 maisons et bâtiments.
Bien que Fort McMurray et ses environs aient été entièrement évacués, la municipalité régionale de Wood Buffalo a dû produire des volumes d'eau sans précédent. Par moments, l'usine de traitement de l'eau a fonctionné à 150 % de sa capacité nominale, d’une part parce que les pompiers s’appuyaient sur le réseau de distribution d'eau potable pour lutter contre le brasier, mais aussi parce que les dégâts liés au feu provoquaient des pertes de pression importantes dans le réseau.
En outre, l'incendie a ravagé de vastes zones du bassin versant de la rivière Athabasca, ce qui a eu de graves répercussions sur la qualité de l'eau brute. La turbidité s'est dégradée en raison de l'excès de végétation dans l'eau, et la forêt en flammes a libéré du carbone organique dissous et du phosphore dans la rivière, ce qui a nécessité une clarification poussée.
L'usine de traitement de l’eau et la technologie de clarification ont néanmoins tenu bon, soutenant les efforts des pompiers tout en préservant le réseau municipal, évitant un nettoyage et une désinfection poussés après le retour des 90 000 habitants.
Actiflo® lutte contre l'incendie de Fort McMurray : la technologie de clarification à grande vitesse réussit le test de situation de crise
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