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Comment la fondation Veolia a aidé Mayotte à retrouver de l’eau potable après le cyclone Chido

Comment la fondation Veolia a aidé Mayotte à retrouver de l’eau potable après le cyclone Chido

Admin
par Admin
31 mars 2025
6 minutes pour lire
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    Quand le cyclone tropical Chido s’est abattu sur l’île de Mayotte le 14 décembre 2024, il a laissé dans son sillage une dévastation sans précédent. Des vents de plus de 200 km/h ont arraché les toits des maisons, déraciné les arbres et endommagé les équipements vitaux. La tempête la plus violente qui ait frappé ce territoire français situé au large de la côte sud-est de l'Afrique depuis 90 ans a empêché l’accès à l’eau potable pour des milliers de personnes.

    La Fondation Veolia a réagi rapidement en déployant ses experts Veoliaforce aux côtés de la Croix-Rouge française et l’ONG Solidarité International. Leur réponse rapide a été rendue possible grâce aux unités de l’Aquaforce 2000 sur l’île de la Réunion, stratégiquement placées en prévision de la saison des cyclones. Ces stations mobiles innovantes de traitement de l’eau, que la Fondation Veolia a spécialement conçues pour le secteur humanitaire, peuvent rapidement purifier les sources d’eau locales et fournir de l’eau potable en l’espace de quelques heures.

    La reconstruction de Mayotte est l’un des quelque 1500 projets et presque 200 missions d’expertise que la Fondation Veolia a mené à bien depuis sa création en 2004, illustrant son engagement en faveur de la transformation écologique et de l’aide humanitaire.

    Afin de mieux comprendre le rôle de Veolia à Mayotte, nous nous sommes entretenus avec Vincent Renault, Projects Execution Manager chez SIDEM, et Théo Pouillet, Metteur en Route chez OTV, deux BUs de Veolia Water Technologies.

     

    Pouvez-vous nous décrire votre mission à Mayotte et le rôle que vous avez joué dans cette intervention?
    Vincent Renault: Je suis parti pour Mayotte la veille de Noël pour deux semaines, au sein de l'équipe de la Croix-Rouge française, pour laquelle la Fondation Veolia a mis à disposition du matériel et des volontaires. Même si j’ai dû modifier mes projets de vacances, cette mission était pour la bonne cause et Veolia a veillé à ce que tout soit bien organisé.

    Théo Pouillet: Je suis arrivé à Mayotte le 7 janvier avec la deuxième rotation de volontaires. Notre rôle était de produire de l’eau potable pour la population de Mayotte et de poursuivre les actions de la première rotation, arrivée vers le 20 décembre. Ils étaient chargés de faire fonctionner les sites de production tandis que notre équipe concentrait sur l'augmentation de la capacité et le maintien des travaux de production d'eau sur l'île.


    Quels ont été les principaux défis techniques et logistiques que vous avez rencontrés sur place?
    VR: Sur le plan logistique, nous avons eu la chance d’être intégrés à l’équipe de la Croix-Rouge qui dispose d’une grande expérience et de moyens suffisants pour ce type de mission. La Croix-Rouge nous a trouvé un logement et un moyen de transport, nous étions donc entre de bonnes mains. Sur le plan technique, le principal défi était de trouver des points d’eau ayant un débit suffisant pour traiter l’eau et se trouvant à proximité des populations dans le besoin. 

    Comment vos entités Veolia respectives vous ont-elles soutenu dans cette expérience ?
    VR: SIDEM a pleinement soutenu ma mission en m'accordant un congé et en m'aidant à réorganiser ma charge de travail, en déléguant certaines tâches. Mes collègues m'ont envoyé de nombreux messages de soutien pendant la mission et m'ont apporté leur soutien technique et leur expertise chaque fois que cela était nécessaire. Ce n'était pas inhabituel chez SIDEM, qui a déjà soutenu des volontaires pour des missions, notamment à Saint-Martin il y a quelques années suite à l'ouragan Irma.

    TP:  Ma situation était un peu particulière puisque je suis basé à La Réunion (à l'est de Madagascar dans l'océan Indien), mais toujours en poste à Saint-Maurice, en France. A deux heures de vol de Mayotte, j'étais parfaitement en mesure d'apporter mon aide. Le directeur de la Fondation m'a contacté directement, connaissant ma situation géographique, et ma direction en France a immédiatement approuvé mon travail bénévole. Même si je n'étais pas encore un volontaire officiel de la Fondation, mon expertise en matière de mise en route et ma proximité faisaient de moi un candidat idéal. Mes collègues en France et à la Réunion ont été très accommodants, adaptant leurs emplois du temps pour rendre cette mission possible.

    Quelles ont été les réactions des populations locales face à votre intervention et à l'accès à l'eau potable ?
    VR: Le problème de l'eau potable à Mayotte existait déjà auparavant, mais le cyclone Chido l'a considérablement aggravé. La population traumatisée par le cyclone nous a accueillis à bras ouverts. Beaucoup avaient perdu leur logement, avaient du mal à se nourrir et n'avaient pas accès à l'eau. Dans ces conditions, notre aide a été très appréciée. Nous avons pu rétablir l'accès à l'eau potable et aux réseaux de distribution.

    Qu'est-ce qui vous a le plus marqué personnellement au cours de cette mission ?
    TP: Par chance, j'étais sur l'île de Mayotte deux jours avant le cyclone pour effectuer la maintenance de la station, ce qui m'a permis d'avoir une vision avant-après très nette. Le paysage de l'île a été complètement transformé, pratiquement aucun arbre n'était resté enraciné, presque tous étaient fendus. Même si nous étions arrivés deux ou trois semaines plus tard, l'île n'aurait été qu'une épave. L'ampleur de la destruction était vraiment choquante.

    Pourquoi avoir utilisé les unités Aquaforce 2000 pour cette mission à Mayotte ?
    VR: La Fondation Veolia fait depuis longtemps confiance aux unités Aquaforce 2000 pour leur facilité de déploiement. Elles sont facilement transportables par avion, faciles à récupérer sur place et complètement autonomes, ne nécessitant aucune alimentation électrique externe. Leur robustesse et leur expérience éprouvée sur le terrain depuis plusieurs années en ont fait le choix idéal.

    Quel est l'avantage du module d'ultrafiltration, de charbon actif et de désinfection utilisé par l'Aquaforce 2000 ?
    TP: L’Ultrafiltration élimine efficacement la plupart des petites particules - bactéries, polluants minéraux légers, boue et petits cailloux - toutes pré-filtrées et retenues dans les membranes. Le charbon actif élimine les goûts indésirables dus aux bactéries ou aux polluants, tandis que la solution de chlore est facilement administrée au moyen d'une petite pompe doseuse. Ce module compact est spécialement conçu pour traiter les eaux de qualité moyenne. À Mayotte, où les précipitations ont créé des conditions boueuses et des niveaux élevés de contamination bactérienne, y compris Escherichia coli et des matières fécales, la combinaison de l'ultrafiltration et de la désinfection garantit la salubrité de l'eau potable, et c'est pourquoi l'Aquaforce 2000 était le bon choix pour le travail à Mayotte.

    Comment cette mission a-t-elle enrichi votre expertise en tant qu'employé de Veolia Water Technologies ?
    VR: Cette mission m'a permis de découvrir certains aspects du traitement de l'eau que je ne rencontre pas dans mon travail habituel. Je ne suis pas toujours sur le terrain, je ne fais pas souvent d'analyses en laboratoire. J'ai beaucoup appris sur les techniques de traitement de l'eau en peu de temps. La mission m'a enseigné l'ensemble du processus, depuis le déploiement d'une unité de traitement de l'eau et l'analyse des besoins jusqu'à l'évaluation des emplacements et l'optimisation des différents paramètres. Par-dessus tout, le fait de voir des gens boire de l'eau propre provenant directement de notre unité a été incroyablement gratifiant.

    Quels conseils donneriez-vous à vos collègues qui souhaiteraient devenir volontaires Veoliaforce ?
    VR: J'encourage vivement tous les collègues à se porter volontaires. Les opportunités sont très variées, depuis les missions de développement à court terme en France jusqu'aux missions de terrain à l'étranger. Il y a des missions pour tous les rôles, pour toutes les compétences - il n'est pas nécessaire d'être un expert technique pour rejoindre la Fondation Veolia. Nous avons des projets intéressants avec les nouvelles unités Aquaforce  et leur optimisation. Nous formons également des personnes à l'utilisation de ces équipements et constituons un vivier de volontaires prêts à être déployés rapidement sur le terrain.

    Alors que Mayotte continue de se remettre des impacts dévastateurs du cyclone Chido et de la tempête Dikeledi qui a suivi, la Fondation Veolia reste activement engagée sur le terrain aux côtés de ses partenaires.

    Plus d’informations sur le programme de parrainage Veoliaforce et les missions de Veoliaforce.

     ©photos de Guillaume Binet / MYOP et Marie Magnin

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