L'essor des solutions durables a contribué à maintenir la hausse des émissions mondiales de dioxyde de carbone sous les 1 % en 2022, mais cela reste une hausse. Pour respecter nos engagements d'émissions nettes zéro, nos émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) doivent être réduites de 45 % d'ici 2030.
Malgré un fort soutien politique international, sans une action rapide et positive pour réduire les émissions de GES, notre budget carbone mondial — le point de basculement de notre climat — sera épuisé en moins de dix ans. Une stratégie d'atténuation réussie doit donc inclure des moyens de réduire et/ou d'éliminer les GES de l'atmosphère. Selon le World Data Center, le secteur de l'énergie est, sans surprise, responsable de 73 % des émissions de GES, suivi par l'agriculture et les transports. Bien que le secteur du traitement de l'eau ne soit directement responsable que de 1 % des émissions, l'eau est utilisée dans toutes les industries — de l'eau pure pour la fabrication des médicaments à l'eau des tours de refroidissement dans la production d'électricité. Par conséquent, les opportunités de mieux gérer cette ressource et de réduire les émissions sont nombreuses.
Dans le seul secteur du traitement de l'eau, il est possible d'améliorer l'efficacité énergétique des procédés de traitement de l'eau en choisissant les bonnes filières de traitement, en optimisant les procédés et en veillant à l'efficacité des équipements mécaniques. En outre, la digestion anaérobie permet de transformer les boues d'épuration en biogaz utilisable pour produire de l'électricité ou de la chaleur propre, réduisant ainsi la dépendance aux sources d'énergie externes, ou assurant même l'autosuffisance.
L'oxyde nitreux est un sous-produit bien connu du traitement des eaux usées et son potentiel de réchauffement planétaire est 265 fois supérieur à celui du CO2. De cette contribution significative aux émissions de GES ressort l'importance d'améliorer les opérations et les méthodes de traitement
Dans tous les secteurs, les progrès technologiques continueront à jouer un rôle important en matière d'atténuation. La réduction de nos émissions de carbone requiert une approche globale, notamment de meilleures pratiques de gestion de l'eau et une meilleure utilisation des infrastructures de traitement et de distribution d'eau existantes.
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Si les tendances actuelles se poursuivent, nous atteindrons 62 gigatonnes (GT) de GES d'ici 2030. Soit un écart de plus de 30 GT entre les émissions réelles et ce qui est nécessaire pour rester en deçà de 1,5 °C. — Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.
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Repenser les ressources : transformer les eaux usées en source d'énergie verte
Une station d'épuration produit deux fois plus d'énergie qu'elle n'en consomme pour contribuer à atténuer le changement climatique
Pour contribuer à atténuer les effets du changement climatique, les villes et les entreprises investissent dans la technologie afin d'optimiser leurs infrastructures pour réduire les coûts tout en diminuant les émissions.
Dans le sud de la France, la métropole de Montpellier modernise sa station d'épuration, Maera, conformément à la stratégie nationale Climat Air Énergie — initiée pour réduire les émissions de carbone, stimuler la production d'énergie renouvelable et préserver les ressources en eau à l'échelle nationale.
La modernisation de Maera comprend une extension de sa capacité de traitement de 470 000 équivalents-habitants (EH) à 695 000 EH, ainsi que la mise en place d'un système de valorisation thermique des boues pour la production d'énergie renouvelable.
En utilisant les boues issues du traitement des eaux usées pour la production d'énergie renouvelable, l'usine produira deux fois plus d'énergie qu'elle n'en consomme, l'excédent étant utilisé, entre autres, pour alimenter 9 000 foyers en gaz et plus de 7 500 foyers en chaleur.
La capacité de traitement de Maera sera augmentée de 10 % dès la première année, sans agrandissement de sa superficie et avec des procédés de traitement conjuguant sécurité et durabilité : traitement tertiaire assurant une meilleure qualité des rejets et technologies à faible consommation. Une fois achevée, la station d'épuration aura la capacité de couvrir 205 % de ses besoins en énergie d'ici 2031. L’usine réduira également ses émissions nettes de CO2 de plus de la moitié.
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Produire de l'énergie renouvelable avec une efficacité maximale : une technologie membranaire purifie le biogaz brut jusqu'à plus de 97 % de méthane
Il n'est plus question de rejeter les boues et les déchets organiques lorsque des technologies comme MemGas™ les revalorisent pour en faire une source précieuse d'énergie renouvelable : le biogaz.
MemGas utilise des membranes pour séparer le méthane et le dioxyde de carbone afin de concentrer le méthane en biométhane — à plus de 97 % de méthane d'origine renouvelable — qui peut être injecté dans le réseau de gaz pour un usage domestique ou industriel. Dans le cadre du projet Maera, MemGas produira du biométhane pour la municipalité moyennant une faible consommation d'énergie avec un rendement pouvant atteindre 99,5 %.
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